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ville de vanves - Page 1300

  • PRES DE 90 ANS DE FOIRE DE PARIS AUX PORTES DE VANVES

    Il a été beaucoup question du parc des expositions durant cette campagne des municipales, avec le projet de tour Triangle contre lequel se sont mobilisés beaucoup d’associations rassemblées dans un collectif, et la requalification des halls d’expositions et notamment du Palais Sud avec la construction sur son toit d’un centre de congrès, accompagné d’un hôtel à l’emplacement des Halls 7 et 8 le long de la porte de la Plaine. La Foire de Paris qui se ouvre Mercredi ses portes dans ce parc des expositions nous donne l’occasion de rappeler justement que l’histoire de son développement est liée à cette manifestation

    La Foire de Paris a 110 en 2014 puisque sa première édition qui n’a rien à voir avec celle d’aujourd’hui s’est déroulée au Carreau du Temple. Il s’agissait davantage d’une distraction où les parisiens endimanchés venaient y flâner en famille, déambulant parmi 500 petites boutiques de jeux, de bijoux, pansementeries et colifichets appelés « articles de Paris ». Elle était organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris qui avait rassemblée plusieurs organisations professionnelles qui voulaient s’inspirer de la foire de Liepzig en créant le Comité des Expositions de Paris. Elle a déménagée une douzaine de fois au Grand Palais, sur l’esplanade des Invalides, au Champs de Mars…jusqu’à trouver domicile à la Porte de Versailles. Dés 1921, ce Comité a cherché ce lieu fixe en créant la Société d’Exploitation des Expositions de Paris (SEPE) devenu maintenant Viparis, et a retenu ce terrain de la foire aux bestiaux étendus sur 35 ha à la limite de Paris, d’issy les Moulineaux et de Vanves.

     

    Ce espace a été aménagé en un temps record entre 1921 et 1925, le Journal de Vanves/Makakoff de cette époque, faisant état de l’édification d’un parc des expositions à l’emplacement du palais Sud actuel (qui était alors des carrières) et des halls 3 et 4, 7 et 8, et de la démolition des fortifications. « En un an, on a déblayé 500 000 m3 de terre, assaini le terrain, truffé de trous et de fondriéres. Les premiers bâtiments voyaient le jour en 1923. Et la Foire de Paris s’est tenu à cet endroit pour la première fois en 1925.  Ils y avaient des stands tout simples, avec des tissus tendus. Le sol était en terre battue. Des panneaux publicitaires étaient suspendus aux poutrelles des hangars et chacun glissait une piécette pour installer le sein plus haut que tous les autres » était il expliqué.  « Elle est à l'origine une foire aux échantillons et connaît un grand succès lorsqu'elle accueille le Concours Lépine en 1929 qui l’a véritablement lancée ». Par la suite, en 1937, une entrée monumentale a été construite par Louis-Hippolyte Boileau et Léon Azéma, à la porte de Versailles. La Seconde Guerre mondiale a marquée un arrêt des expositions, le site étant même occupé par les militaires. Puis les années 1950 ont vu l’organisation de nouveaux salons à côté de la Foire de Paris, les salons du cycle, du poids-lourd, du cuir,  le Concours Général Agricole qui sera inclus dans le salon de l'Agriculture à partir de 1964, le Salon de l'Automobile, en 1962 qui quittait le Grand Palais, se tenant une année sur deux, en alternance avec le salon de Francfort, à partir de 1976. 

  • HOMMAGE AUX DEPORTES A VANVES : UNE STELE MAIS AUSSI UN LIVRE POUR NE PAS OUBLIER L’ACTION DE CES RESISTANTS

    A l'occasion de la journée du Souvenir des Déportés, une cérémonie sobre mais toujours émouvante, se déroulera demain à 11H30  devant la stèle des victimes vanvéennes du nazisme (Square de l'Insurrection), où sera repris le célèbre « chant des marais », ainsi que « Nuit et Brouillard ». Occasion de rappeler un travail de mémoire effectué en deux temps : La première étape est le résultat d’un combat menée par Etienne Raczymov, alors maire adjoint de Guy Janvier pour édifier cette stéle réalisée par Iréne Zack en 1998 où sont gravés les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie. Il a fallu 3 ans de recherche menée avec Josette Sala et l’association pour la Mémoire des victimes vanvéennes de la barbarie nazie pour retrouver les 119 noms de vanvéens issus de tous milieux, confessions, origines auxquels ont été rajoutés quelques noms. La seconde étape est ce livre qui rappelle le souvenir de ces vanvéens écrit par René Sedes et Josette Sala en Juin 2006 -  « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux (1939-1945) » - qui constitue à la fois un travail de mémoire et un appel à la vigilance. Ce qui est plus que nécessaire aujourd’hui.

    Etienne  Raczymow et de Josette Sala étaient partis des figures emblématiques telles que Jean Bleuzen (membre du réseau Armand, mitraillé aux jambes puis brûlé vif), Raymond Marcheron,  Louis Dardenne et  Guy Mocquet (torturé et tués), Mary Besseyre (exécuté au champ de tir d’issy les Moulineaux), Marcel Yol, Ernest Laval (décapité), Albert Culot et Albert Legris (membre du réseau Marie-Madeleine Fourcade dénoncés, arrêtés, déportés et exécutés au Struthof)  dont des rues ou des places portent le nom. Ils découvrirent par la suite le petit enfant Georges Drajner, le jeune Franck Wolh qui ont fait partie des 4000 enfants emportés par la rafle du Vel 'Hiv avec Denial Suslanchi et ses deux frères. Pour Vanves et Malakoff, deux bus avaient été affectés et ont stationnés le 17 Juillet 1942 devant le tribunal d’Instance. Les instituteurs n’ont pas été épargnés, Cabourg fusillé, puis  Fassin,  qui fut l'un des proches collaborateurs de Jean Moulin, déporté à Neuengamme où il est mort le 12 Février 1945. Claude Chalufour et Jules Arvatinakis qui fuyaient à 20 ans le STO (Service du Travail Obligatoire) pour rejoindre le Général de Gaulle furent assassinés alors qu’ils fuyaient. Gilberte du Martray qui s'occupait d'un dispensaire et avait répondu à l’appel du Général de Gaulle, fut déportée à Bergsen Belsen où elle mourut. 

    « Faire vivre la mémoire, c'est établir des liens durables avec les autres peuples qui ont porté et subi comme nous le fascisme. Faire vivre la mémoire, c'est aussi et surtout pour les prochaines années, construire une nouvelle résistance, une nouvelle vigilance républicaine qui  irriguera plus profondément notre société pour ne plus jamais nous laisser surprendre et déborder par la pourrissement des âmes et des compromissions sur lesquelles les fascistes savent prospérer. « Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves » entend on dans le Chant des Partisans » déclarait Guy Janvier, alors Maire, lors de son inauguration le 26 Avril 1998. « Certes les monuments commémoratifs contribuent utilement à combattre l’oubli, inévitable effet des ans, mais ils sèchent par l’excessive briéveté de leur message. C’est pourquoi nous avons écris ce livre afin de ramener au grand jour l’action de ces vanvéens qui, à leur niveau, et avec tant d’autres, agirent souvent au prix de leur propre sacrifice pour que nous puissions vivre aujourd’hui dans un pays de paix et de liberté » écrivent René Sedes et Josette Sala dans le livre qu’ils leur ont consacrés : « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux- Des vanvéens dans la Résistance (1939-45) ». « Ce fut une élite des profondeurs du peuple. Une élite qui paya très cher le prix de son courage, par ses tués sur les champs de bataille, par ses fusillés dans les fossés d’une forteresse ou au coin d’un bois, par ses torturés à mort dans les sous-sols d’une prison, par ses déportés évanouis dans les brûmes d’un camp de concentration et par ses disparus dont la trace fut perdue à tout jamais »

  • 40 ANS APRES A VANVES, ANTONIO DOS SANTOS SE SOUVIENT DE LA REVOLUTION DES OEILLETS

    Voilà 40 ans, ce 25 Avril 1974, très loin de Vanves à Viseu au Portugal, Antonio Dos Santos se réveillait vers 7H et allumait sa radio comme à l’habitude pour petit déjeuner et se préparer pour rejoindre le collège de cette ville natale où toute sa famille vit encore. Il était responsable des activités socio-culturelles et enseignait dans ce collège qui accueillait un internat. « En me rasant,  j’entends des choses pas normales, de la musique, des marches militaires, parfois entrecoupées de chansons plus populaires. Et je suis resté figé, surtout lorsque furent diffusés des communiqués provenant du Mouvement des Forces Armées (MFA) qui avaient pris possession des radios et de la TV. Il disait « nous avons pris le pouvoir. Nous sommes dans la rue. Restez chez vous ! Ne craigniez rien ! C’est pour le bien du peuple ! Nous maîtrisons la situation ». C’est là que j’ai compris ce qui se passait, même si nous nous attendions à quelque chose, ayant participé quelques temps auparavant à des réunions « secrètes » entre jeunes », car elles étaient interdites,  toutes les associations de jeunes, d’étudiants, d’universitaires ayant été dissoutes. Il y avait une certaine fébrilité que l’on regarde aujourd’hui avec tendresse » raconte Antonio Dos Santos, ex-ête de liste PS, qui se souvient très bien de cette journée du 25 Avril 1974 entrée dans l’histoire du Portugal sous le nom de la Révolution des Oeillets     

    « Elle avait commencé quelques heures auparavant, le 24 Avril à 22H55, avec un premier signal envoyé à travers les ondes radio qui diffusérent la chanson « E depois do Adeus » (et après les adieux), écrit par un chanteur très populaire Paulo de Carvalho. C'était le signal choisi par le MFA pour indiquer à tous le début des opérations : « c’est aujourd’hui, préparez vous à partir ! ». Mais le signal définitif a été donné par la radio catholique « Renaissance » en diffusant à 0H20 les premiéres strophes de  « Grândola, Vila Morena » de Joé Afonso qui est devenu le chant mythique de la révoluton des œillets et qui était alors interdite. Grandola est une ville du sud-est du Portugal, et à cette époque une zone agricole aride où l’on cultivait essentiellement des céréalaes, des cultures nourricières pour l’élevage, et notamment de porcs. Terre de grands propriétaires où les ouvriers agricoles trimainent du matin au soir, pour des salaires de miséres, pour les enrichir. Ce signal confirme que les opérations sont en marche de manière irréversible dans tout le pays. Les troupes se dirigent vers leurs objectifs. Par la suite, deux poèmes de Carlos Albino (journaliste au República) ont été lus à la radio » raconte il.

    Seize heures plus tard le régime dictatorial s’effondrait sans une goutte de sang versée, à une exception prés : « La gloire qu’en tirent les militaires qui ont pris le pouvoir, est d’avoir essayé de protéger la population. Tous les communiqués radios en annonçant la révolution, invitaient les citoyens à rester chez eux, et conjuraient les forces restées proche du pouvoir, notamment de police, les paramilitaires de la gendarmerie, à ne pas offrir de résistance pour épargner des civils, considérant qu’ils avaient le pouvoir, mais qu’ils n’hésiteraient pas à tirer pour se défendre et défendre le mouvement qu’ils avaient engagés. Et les militaires n’ont tués personnes, même s’il y a eu un mouvement de résistance dans la fin de la journée du 25 Avril, la police secrète, la PIDE (Police Internationale de Défense de l’Etat) ayant tiré et tué 4 civils. Mais ce n’est pas la Révolution qui a tué ! » constate t-il en donnant les raisons du nom donné à cette révolution : « Le point de rencontre des militaires débarquant sur Lisbonne pour prendre le pouvoir, était le marché aux fleurs.  Et c’était la saison des Œillets, fleur saisonnière, de couleur rouge. Et les militaires les ont mis à la boutonnière, et au bout des fusils, et chaque soldat avait le sien ! »!

    Toute cette journée du 25 Avril s’est déroulée normalement à Visue presque comme si de rien n’était : «  J’ai rejoint les élèves très tôt puisque nous étions en internat, pour démarrer la journée normalement sans commentaires, même si nous en avons eu plutôt entre enseignants et personnel de services. Il y avait une grande prudence dans les propos même si on sentait une respiration, parce qu’on ne savait pas trop comment cela allait tourner puisque la situation, ce jour là, n’était pas entièrement maîtrisé. Une partie de la Marine avait avancée sur le Tage face au Palais du Gouvernement, prêt à tirer sur le MFA.  Comme si chacun ne voulait pas se découvrir complétement. Car il ne faut pas oublier que nous vivions dans un régime dictatorial où la méfiance régnait, avec une absence totale de liberté d’expression. Avec les enseignants de ma génération, même un peu plus âgé, on se regardait et on manifestait notre satisfaction par de petits signes ou des airs entendus. On était de plus en plus léger au fur et à mesure que la journée avançait. Les jeunes internes ne comprenaient pas ce qui se passait, on essayait de ne pas trop les mouiller là-dessus, en leur faisant mener une journée normale d’une communauté scolaire »

    Ainsi, 40 ans après, le souvenir de cette journée est intact : « Nous avons un grand héritage qui est la démocratie, la liberté de pouvoir s’exprimer, manifester, ce qui n’était pas le cas à l’époque. Dans les semaines qui ont suivis la Révolution, on a vu éclore des journaux, des radios, des manifestations spontanées, ce qui a créé quelque peu la pagaille, l’incertitude pendant quelques mois, même si presque deux ans après, le 25 Novembre 1975, une contre-révolution a failli tout remettre en cause. Mais elle a échouée et s’est conclut par un consensus des partis avec un début de recul des militaires, un PC (Parti communiste) très présent qui a accepté le retour des anciens politiques  aux affaires pour rétablir l’équilibre politique. Si nous avons eu la liberté, l’abondance n’est pas venue tout de suite, 4 à 5 ans après, avec un bond en avant à la fois dans l’école, la santé, le pouvoir d‘achat » constate t-il en gardant le souvenir d’une quasi fusion entre l’armée et son peuple à cette époque : « L’armée n’a plus supporté ce régime dictatorial, cet enlisement dans les guerres de colonie et a précipité les choses en étant très claire sur ses intentions, redonner aux autorités civiles le pouvoir. L’armée s’est beaucoup investie auprès du peuple qui a permis cette fusion pendant la Révolution, en rendant des services incroyables : Elle a amenée des médecins de ville dans des territoires reculées de notre pays, où elle a distribuée des vivres,  développée l’éducation…. Une véritable fusion peuple-armée assez extraordinaire s’est produite,  comme on en voit rarement. Et un souvenir extraordinaire pour ceux qui l’ont vécu pendant les deux ans qui ont suivi ». C’est pourquoi ces capitaines d’Avril sont entrés dans la légende avec cette révolution des œillets.